Il fut construit au XII e et XIII e siècle dans une zone frontière entre les domaines aquitains des rois d’Angleterre et le royaume de France.
Ses fortifications consistaient en une double enceinte à mâchicoulis, flanquée de tours, et défendue par un fossé profond où l’on faisait couler l’eau à volonté au moyen de canaux dont deux subsistent encore. La première enceinte est tout à fait détruite, la seconde est en ruines. Un pont incliné de deux arches précède l’ancien pont levis disparu et remblayé en 1770. Un autre pont levis à l’usage des piétons existe toujours à l’ouest de la forteresse.
Bâti vers 1180, le donjon à bec est une impressionnante tour cylindrique de 25 m de haut et 9 m de diamètre, avec des murs de plus de 2 m d’épaisseur à la base. Il est construit en mortier de faluns très dur dans lequel des silex ont été incorporés. Il possédait cinq étages avec un escalier dans l’épaisseur du mur qui partait du deuxième étage. Une fenêtre à meneaux fût rajoutée au XV e siècle et une porte fût percée au rez-de-chaussée à une date indéterminée.
Le donjon a probablement été démantelé pendant les guerres de religion (1562 -1598) puisque le château était alors protestant.
Encore assez intactes, les fortifications auraient été en partie détruites en 1793 par les patriotes de la Haye-Descartes par crainte de l’approche de l’armée vendéenne. Mais les ouvriers auraient renoncé finalement à la démolition devant la solidité de la maçonnerie.
est une très grande pièce rectangulaire au sud-est de la cour. Les réformés de Preuilly et de sa région (Descartes et Ligueil essentiellement) se réunissaient là, et ce lieu fût probablement l’un des premiers du sud Touraine où les protestants purent pratiquer leur culte en toute sécurité à l’abri des murs de la forteresse.
Le logis seigneurial situé au fond de la cour est le résultat de quatre phases de construction.
XIII e siècle : Il y avait probablement un bâtiment accolé au rempart, mais le seigneur résidait dans le donjon.
Vers 1470 - 1480 : Construction d’une tour hexagonale contenant l’escalier à vis d’Archimède ainsi que du bâtiment à trois étages muni de fenêtres à meneaux.
L’étage supérieur a été démoli de sorte qu’il ne reste que l’amorce des lucarnes.
XV e siècle : Construction du pavillon carré nord, à droite dans la cour.
Vers 1670 : Destruction du deuxième étage du bâtiment du XV e siècle et prolongement de ce même bâtiment vers le sud avec à son extrémité un autre pavillon donnant une symétrie au logis.
On peut également apercevoir dans la cour, le four à pain à la gauche du donjon, ainsi que les écuries sur la droite.
L'histoire militaire du Châtelier est surtout connue par le siège qu’y subirent les protestants en septembre 1569. Les réformés étaient assiégés par le Vicomte de Paulmy après qu’ils eurent brûlés son château situé à 2 km de là. Les catholiques s’emparèrent du château, comme le dit la légende, grâce à une vielle dame qui leur indiqua un tas de fagots qui leur permit de franchir les douves. Mais arrivés dans la place, ils n’y trouvèrent plus personne, la garnison protestante s’étant enfuie par les souterrains.